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La Spongieuse

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La Spongieuse

Lymantria dispar L.


Par KERRIS Tayeb et KHOUS Mohamed Ghazali


  • L'état de la Suberaie Algérienne
  • Biogéographie du Lymantria dispar 

  • Historique des épidémies antérieures 

  • Dégâts 

  • Importance économique de Lymantria dispar 

  • Cycle biologique de Lymantria dispar 

  • Les ennemis naturels de Lymantria dispar 

  • Méthodes de luttes et recommandations

  • Avertissement 

  • BIBLIOGRAPHIES

Les chênaies Algérienne sont attaquées en permanence, mais de manière épisodique par

de nombreux lépidoptères défoliateurs: 

Lepidoptera    Catocala nymphaea   (Esp.); 

  Noctuidae     Catocala nymphagoga    (Esp.) 

 Lepidoptera   Lymantria dispar    (L.), 

 Lymantriidae Euproctis chrysorrhoea    (L.) 

                           Orgya trygotephras    (L.)

 Lepidoptera   Tortrix viridana     (L.), 

  Tortricidae    Cydia fragiglanana    (L.).

 

Identité et Importance du chêne-liège

         Le chêne liège

 

 Arbre symbole de l'identité méditerranéenne

 

Le chêne liège que les Grecs appelaient "l'arbre écorce".

         C'est une essence forestière de production, elle est également une usine à produire du liège.

         Le liège en Algérie constitue un potentiel économique non négligeable.

         En effet, sur environ 450.000 has de formation forestière à chêne-liège (avant 1954), il n’en demeure que 229.000 has véritablement productives (1992), (soit environ 50 %).

         La production moyenne annuelle actuelle de la suberaie est d'environ 150.000 quintaux (GUETTAS, 1992), alors qu'elle était de 370.000 quintaux avant 1954 (PEYSSOU, 1960).  Sa valeur industrielle et ses divers utilisations ( agglomérés d’isolation, revêtement, décoration, bouchons et articles divers ), le liège constitue un potentiel économique non négligeable (BELABBAS, 1996).

         L’évolution des exportations des produits cités pour la période allant de 1984 à 1988 est récapitulée dans le tableau suivant : (voir graphe).

         Parmi les insectes ravageurs des forêts méditerranéennes certains ont une présence permanente comme la tordeuse des pousses de pin; d’autres des pullulations cycliques plus au moins longues caractérisées par une gradation présentant une phase de latence, une période de progradation, une phase de culminance, une période de rétrogradation, et une phase de latence, cas du Lymantria dispar (Lepidoptera Lymantriidae).

Insectes et maladies nuisibles aux chênes en Algérie

Lymantria dispar

Euproctis chrysorrhoea

Tortrix viridana

Cossus cossus

Catocala diversa

Catocala nupta.

Hypoxylon mediterraneum.

Armillaria mellea.


Biogéographie du Lymantria dispar 

         Originaire de l’Extrême-Orient (Japon, Corée), le Lymantria dispar (Lépidoptère Lymantriidae) s’est propagé progressivement vers le Nord de la Chine, la Mongolie, la Sibérie, le Turkestan, le Caucase, le Moyen-Orient; l’Europe, et l’Afrique du Nord (BESS, 1961 et FRAVAL et al., 1989)

         Dans la région méditerranéenne, l’insecte se retrouve essentiellement sur le chêne-liège et le chêne-vert. Au Nord de l’Europe et aux États-Unis, elle peut se développer aussi bien sur résineux que feuillues, soit sur plus de 458 espèces végétales (FORBUSCH et FERNALD, 1986). En Yougoslavie, le Lymantria dispar vit sur plus de 208 espèces végétales (JANCIVIC, 1958)

         Le Lymantria dispar possède deux moyens pour assurer sa dispersion spatiale. Par voie éolienne, les jeunes chenilles (L1) légères et couvertes de longs poils qui augmentent leur surface pour parcourir de grandes distances et infester des massifs forestiers. Elles peuvent se déplacer jusqu’à 30 km par jour (JOBIN, 1979). Plus la dispersion est importante, plus la population est en bonne santé (CAPINERA et BARBOSA, 1976). La seconde voie de dissémination de l’insecte, sous forme de larves ou oeufs, se fait par le transport des divers substrats comme le dessous des véhicules, les sacs des touristes etc... (JOBIN, 1979).

         Le Lymantria dispar qui est un insecte polyphage s’alimente sur plusieurs essences (clic ), Dans la région méditerranéenne, il se retrouve essentiellement sur le chêne-liège et le chêne-vert. Au Nord de l’Europe et aux États-Unis, elle peut se développer aussi bien sur résineux que feuillues, soit sur plus de 458 espèces végétales (FORBUSCH et FERNALD, 1986). En Yougoslavie, le Lymantria dispar vit sur plus de 208 espèces végétales (JANCIVIC, 1958).

         La distribution spatiale de Lymantria dispar en Algérie couvre l’ensemble des écosystèmes à chêne-liège et à chêne-vert. (voir carte de distribution géographique du Lymantria dispar en Algérie).

Historique des épidémies antérieures

        

  La première infestation signalée est celle qui a sévi dans la forêt d’Edough -Annaba, entre 1923 et 1926. Une seconde infestation de l’insecte fût observé à M-sila en 1925 (BALACHOWSKY, 1935). Une infestation a ensuite été notée en 1934, dans la chênaie verte de Tlemcen et, enfin en 1961, au Sud-ouest d’Azazga (KHOUS, 1993).

         En Algérie, les attaques de Lymantria dispar sont essentiellement concentrées dans les wilayas suivantes, les taux d’infestation ont été évalués en 1978 (HAMRA-KROUA), et en 1986-1987 (HAMAMI, 1987):

Dégâts

         Pendant les phases de gradations, les chenilles occasionnent des dégâts considérables qui conduisent à la défoliation complète des arbres.

         On peut comparés l’invasion de la spongieuse à un grand incendie, la marche est à peu près la même et le vent a une grande influence en balançant les chenilles au bout de leur fil d’un arbre à un autre. L’invasion passée, la forêt à un aspect d’une forêt incendié. Les colonies de chenilles, suivent les besoins de leur nourriture, se déplacent et rayonnent autour du foyer (zone de départ).

         Par ailleurs, pour certaines espèces, on note des perturbations plus fortes, les chênes voient leur glandée compromise. Quant au chêne-liège, une forte attaque fait obstacle au démasclage.        Au U.S.A Une défoliation à 100 %. A fait une perte de la croissance radiale de 40 % et de 50 %.          En Roumanie une mortalité de 50 % (KULMAN, 1971); Et en Yougoslavie une forte attaque sur chêne pédonculé de 80 ans, suivi d’une deuxième défoliation résulte une perte de croissance de l’ordre de 30 %. Ce déficit de production se maintien ou même s’accentue l’année suivant le sinistre (KLEPAC, 1959).

Importance économique de Lymantria dispar

         Sur le chêne-liège en Europe, une défoliation de 50 % et à 100 % provoquerait respectivement une diminution de l’accroissement en hauteur de 19 % et  63 % la première année et, de 49 % et 91 % la seconde (CAMBINI, 1972). La défoliation se répercute aussi sur la production du liège qui diminue de 42 % et 60 % la première année et, de 10 % et 32 % la seconde année (CAMBINI, 1972).

Au Canada d'après JOBIN, (1979) souligne que deux ou trois pullulations pourraient entraîner la mortalité des chênes et qu’une seule défoliation y achèverait un sujet déficient.

         En juin, en s’attaquant aux fleurs femelles du chêne liège, la spongieuse compromet la fécondation et par conséquent les glandées et la régénération de l’espèce (ZERAIA L., 1988).

       L’action de Lymantria dispar peut affaiblir d’avantage les peuplements et faciliter l’installation des insectes xylophages et des champignons lignivores. Les défoliations de Lymantria dispar entravent les opérations de démasclage, les sujets défoliés, déjà affaiblis, ne doivent pas faire l’objet de déliègeage.

Chenille dernier stade larvaire.

 

Cycle biologique de Lymantria dispar

Le bombyx disparate tire son nom spécifique de son dimorphisme sexuel si marqué qu’on se croirait jamais, au premiers vue d’œil que le mâle et la femelle appartiennent à la même espèce.

         Le cycle biologique est annuel. Les papillons mâles de Lymantria dispar volent, alors que les lourdes femelles se traînent difficilement en cherchant un lieu de ponte abrité.

Papillon femelle de L. dispar.

            

                                                                                                                éclosion des oeufs

Les oeufs sont déposés en une seule masse sous les branches, les troncs, et le sol quand sa population est élevée. Quand la ponte est interrompue, la femelle dépose une seconde masse d’œufs un peu plus loin, immédiatement après la ponte, se déroule l’embryogenèse qui dure 15 jours. Puis une diapause estivo -hivernale qui se prolonge jusqu’à Mars - Avril, selon les conditions climatiques.

         La levée (éclosion) de la diapause des oeufs obligatoire du Lymantria dispar est variable, et très dépendante de la température. (KHOUS, 1993):

       ·     à Tikjda (Algérie)      il faut un cumul de 457,2 °C (degré jour cumulé).

       ·      au USA             il faut un cumul de 282    °C (degré jour cumulé).

       ·     au Québec (Canada)il faut un cumul de 138    °C (degré jour cumulé)

La vie larvaire dure environ 40 jours, alors que sous conditions d’alimentations défavorables, elle se prolonge sur deux mois. Le premier stade larvaire dure un mois. 

         Notons que le mâle se développe selon cinq stades larvaires et que la femelle selon six stades (FRAVAL et MAZIH, 1980 & KHOUS, 1993) (1).

         Les chenilles arrivées à maturité se transforment en chrysalides entre les feuilles et sur le tronc vers  mi-Juin. Cette chrysalide de couleur brune et d’environ de deux centimètres de long, est très sensible aux variations de température et d’humidité.

            (1) Les critères retenus pour distinguer les stades larvaires sont la pigmentation selon les caractéristiques retenues par FRAVAL et MAZIH, 1980 & KHOUS, 1993.

            Le nombre de stade larvaire est de 6 (*), alors que la taille des larves ne révèle que 5 stades:

               (*) 6ème stade même pigmentation que le 5ème stade larvaire.

                  

Ponte sur tronc et femelle en ponte chêne-liège Mila

                

Chrysalides femelle & mâle       amas de chrysalides

Chenilles dans une maison pendant 

une invasion en 2002 à Mila de Lymantria dispar.


Les ennemis naturels de Lymantria dispar 

Les Invasions apparaissent soudainement, sévissent pendant 1 à 3 ans puis disparaissent brusquement, se sont les biens fait des ennemis naturels du Lymantria dispar.

Le parasitisme des oeufs

                                           O.k. entrains de pondre

Ooencyrtus kuwanae Taux de parasite de 18 à 58% à Tikjda (Djurdjura-Algérie-1987 et 1990)

Parasite des chrysalides.

Calosoma sycophantha Un adulte durant les 50 jours de son activité peut dévorer 235 à 336 individus (chenilles , prénymphes, et chrysalides) de Lymantria

Une mouche tachinaire.

Ernestia courobrina MEIG.(Diptera; Tachinidae).

Glypapanteles porthetriae(Hymenoptera ; Braconidae).

Lymantria dispar femelle.

parasitoïdes larvaires

Apanteles fulvipes & Apanteles solitarius

Glypapanteles porthetriae(Hymenoptera ; Braconidae).

Virus de la Polyédrose Nucléaire (VPN), En Algérie, il  a été observé en abondance dans la forêt de l’Edough en 1925. Elle est provoquée par le virus Borrelina reprimens HOLMES. 

Néanmoins, le VPN constitue le pathogène le plus important et peut mettre un terme à une épidémie de manière spectaculaire. 

Chrysalide parasité

endoparsitoïde nymphal

Brachymeria intermedia NÉES.

      La polyédrose du Bombyx disparate (Maladie virale) a été découverte en 1907 dans les foyers de la Nouvelle Angleterre ou les chenilles ravageaient déjà des milliers d’hectares. Elle a été observé en abondance dans la forêt de l’Edough 5Algérie) en 1925, et elle se déclencha brusquement dans les colonies a leur maximum de densité d’invasion (BALACHOWSKY, 1951).

      La maladie se transmis par la gestion de nourriture contaminée , aussi les parasites et prédateurs jouent un rôle de transmissions ALLEN (In BALACHOWSKY, 1951), a observé que les mouches sarcophagidae étaient attirées par les chenilles malades et avaient tendance, de cette manière à provoquer la maladie au milieu des colonies saines. La maladie se transmit également à la descendance par les œufs des papillons femelles contaminées qui constituent ainsi une réserve de virus. (BALACHOWSKY, 1951).

       D’après BERGOLD (In BALACHOWSKY, 1925), qu’il est probable que dans les années à venir une méthode de propager pratique permettra de propager plus efficacement cette maladie et de détruire les invasions de chenilles dès la première année d’invasion.

 Lors de mon stage à la Station des Chute aux galets (Québec, en été 1988) avec le Dr. José VALERO d’une période de 4 semaines ; j’ai participé au travaux de laboratoire dans la séparation des chenilles atteintes par la de maladie. Nous avons effectuées une pulvérisation terrestre, et ou nous avons observé au bloc traité (Ste Marguerite, GASPESIE), une éfficacité de  76,05% de chenilles virosées (KERRIS, 1988)

KERRIS Tayeb au labo chez Jose VALERO


Stratégie de lutte et recommandations

         Il existe des forêts dite « sensibles aux attaques des chenilles », qui servent de base de départ à l’invasion, ils sont toujours attaquées les premières, et qui souvent sont les seules attaquées si des solutions sont proposées et misent en pratiques, il devront avant tous être porter sur ces forêts dite « sensible ». Comme on l’a dit les colonies de chenilles suivent les besoins de leur nourriture, il se déplacent et rayonnent autour de la zone de départ du foyer qui se trouve d’après COINTAT dans les vieux taillis.

Donc

La localisation et la délimitation des foyers primaires d’infestation du bombyx disparate demeurent une condition sin qua non si l’on veut réprimer ses infestation

Alors, Il est fortement

 recommandé en toute urgence de localiser les foyers potentiels du bombyx disparate à l’échelle Nationale sur cartes de distribution, et ce avant la future infestations.

Cette procédure permettra en effet de mettre en place un réseau d’alerte et de suivi, de prédire les gradations de l’insecte si on souhaite programmer suffisamment à l’avance des interventions de lutte.

         Par contre nous déconseillons l’intervention sur les massifs envahis, les populations migrantes étant de toute manière condamnées à s’écrouler.

         Au niveau des foyers en rencontre l'ensemble du cortège parasitaire, étant donné la position favorable du point de vue écologique dans ces foyers (préférendum écologique), équilibre entre l'insecte et son hôte (arbre). La surveillance des foyers d'infestation est indispensable afin de mettre en place un modèle prédictif, et de mieux géré l'exploitation du liège. Si un massif sera attaqué, ne pas exploiter la parcelle, étant donné que les arbres seront en état de faiblesse.

         Par contre nous déconseillons l’intervention sur les massifs envahis, les populations migrantes étant de toute manière condamnées à s’écrouler.


Comme moyen de lutte

     ·     L’utilisation d’un produit microbiologique avec une préparation à base de Bacillus thuringiensis aux différents stades larvaires (vers mi-Avril), dont l’endotoxine offre des propriétés d’efficacité, de spécificité et de sécurité certaines (JOBIN, 1983 et, VALERO, 1983).

        ·     En Europe et en Amérique, on peut éviter  une défoliation par cette espèce en application des suspensions aqueuses de 109 - 1010 polyèdres/ml à raison de 37 l/ha (ANONYME, 1973).

 Des essais conduits en traitant 1250 m² couverts de jeunes chênes-lièges (Quercus suber) avec 5 litres de suspension aqueuse contenant 1,6 x 107 polyèdres par millilitre, ont provoqué au bout de 25 jours la mortalité de 98% des chenilles. La polyèdrose s’est répandue dans la parcelle contiguë à celle traitée sur une aire totale de 3900 m² (l’aire de traitement comprise) (MAGNOLER, 1969).

        ·     Piégeage de masse par phéromone sexuelle des populations de Lymantria dispar (L.) en phase endémique, l’installation d’un réseau de parcelles dans les régions atteinte est nécessaire. Soit 03 pièges à phéromones, à une hauteur de 02 mètres et à une distance de 40 mètres les uns des autres par parcelle (JOBIN, 1979).

              Nous recommandons aussi de ceinturer les troncs avec des bandelettes noires (abris artificiels) comme ceinture autour des troncs d’arbres qui permet d’attirer les larves âgées (à partir du troisième stade), le jour et les détruire en les plongeant par exemple dans l’essence térébenthine. Les larves viendraient se nymphoser et les papillons pondre sous ces dispositifs. Cette technique de lutte, initiée qu’à quelques hectares est non seulement économique et efficace, mais non nuisible pour l’environnement (KHOUS, 1993).

Avertissement Procédures et méthodes d’échantillonnage

Détection précoce des chenilles

         La détection précoce du Lymantria dispar au stade larvaire vise à établir le plus grand nombre possible de points d’échantillonnage sur le territoire, afin de ne retenir que ceux dont la présence de l’insecte est jugée significative.

         La détection précoce est plus aisée dès les premiers âges larvaires (début Avril - juste après le débourrement des feuilles du chênes), car elles sont libres sur le feuillage durant le jour; plus tard (fin-juin - Disparition des chenilles sur le feuillages, on observe quelques rares individus ici et là sur les troncs d’arbres), elles ont tendance à se regrouper sur les branches et le tronc durant le jour pour se nourrir seulement la nuit (sauf en cas de forte densité, elles se nourrissent jour et nuit.).

·     Matériel : sécateur, drap d’échantillonnage.

·     Unité d’échantillonnage : 03 extrémités de branche de 01 mètre par arbre.

        ·     Seuil de tolérance (T) : 15 chenilles :

                 Niveau   0  X       =       0       négatif

                 Niveau   1  X             15     présence non significative

                 Niveau   2  X       ³       15     présence significative. Alerte

        ·     Nombre d’arbres observés :            100

        ·     Nombre d’arbres échantillonnés :   10

 Pontes

         Le niveau de population de la spongieuse gouverne son comportement de ponte. La femelle dépose ses oeufs sur le sol forestier uniquement en cas de fortes densités de population.

         Délimitation des parcelles : Elles s'évaluent d'année en année par le dénombrement de masses d’œufs, entités visibles d'Août à Avril. La présence des pontes sur les branches ou les troncs est le critère de reconnaissance le plus typique de Lymantria dispar. La longueur de la ponte indique le niveau de la population puisqu’elle est directement proportionnelle à sa fécondité. Donc le nombre et la taille sont un bon indicateur de la gradation; elles sont plus petites et de relief moins accentué en période de régression.

         La hauteur des pontes dans l'arbre est en fonction de la densité du couvert végétale. En peuplement dense, les pontes sont hautes, alors qu'en peuplement ouvert, elles se situent en bas de l'arbre .

         La densité des pontes est plus élevée quand l’éclairement est plus grand, donc aux lisières des peuplements et en bordures des chemins et des clairières. Éviter la prise de données en bordure. 

D’après KHOUS (1993), les masses d’œufs pouvant être divisées en 3 catégories de tailles :

Catégorie I          0 à 20 mm renferment des effectifs d’œufs de 0 à 180 oeufs

Catégorie II        20 à 30 mm renferment des effectifs d’œufs de 180 à 280 œufs.

Catégorie III       30 à 40 mm renferment des effectifs de 280 à 360 œufs.

Dénombrement des pontes :

       ·     Matériel : ruban de 1 mètre

       ·     Unité d’échantillonnage : premier mètre du tronc et 1 mètre de rayon autour de l’arbre échantillon.

       ·     Nombre d’arbres échantillons : 30 arbres.

         Pour chaque arbre échantillon, faire le comptage des pontes de l’année courante déposé sur le premier mètre du tronc, ainsi que celles (pontes) retrouvées sur les racines ou sur les débris végétaux jonchant le sol dans un rayon de un mètre au moins autour de l’arbre. Les vieilles pontes et celle localisés à l’extérieure de la zone d’échantillonnage sont à exclure.

A l’aide d’un pied à coulisse mesuré le diamètre maximum de chaque ponte jusqu’à concurrence de 60 pontes consécutives (en raison de la difficultés de retrouver 60 pontes en se contente du maximum de ponte que vous trouvez, peu importe l’essence hôte). Sur les fines branches de moins de 2 cm de diamètre, les pontes sont plus allongées et étroites, elles doivent ignorés lors des mesures.

 ·     Matériel : pied à coulisse de 0,05 mm.

       ·     Unité d’échantillonnage : station

       ·     Nombre de pontes dans la station d’observation : 60 pontes

          Il est important que chaque observateur puisse reconnaître facilement l’insecte sur le terrain.

         Les pontes localisées sur les fines branches sont plus allongées et plus étroites, elles ne seront pas prise en considération lors des mesures de la fécondité (D).

       ·     Cas d'une population faible: le nombre de ponte diminue, alors que le nombre d’œufs augmente par ponte (diamètre de ponte ì ).

       ·     Cas d'une population élevé: le nombre de ponte augmente, et le nombre d’œufs diminue, (diamètre de ponte î), (KHOUS, 1993).

Pièges à phéromone

         La capture des mâles au moyen de pièges à phéromones est une pratique importante, puisque les renseignements qu’on retire sont utiles en matière de détection et servent aussi à déterminer l’emplacement des populations locales et fournissent enfin des indications sur les endroits où se reproduisent les autres stades de développement de l’insecte.

         Pour établir un système de détection et de surveillance des populations de Lymantria dispar L. en phase endémique, l’installation d’un réseau de parcelles dans les régions atteinte est nécessaire. Soit 03 pièges à phéromones, d'une hauteur de 02 mètres à une distance de 40 mètres les uns des autres par parcelle. Ce réseau deviendra un élément important dans la détection hâtive des insectes d’importance économique en Algérie.

Exemple de parcelle

Nous avons une parcelle divisé en 03 zones selon le degrés d’attaque et importance

  • Zone 1 Significative (importante attaque) ?

  • Zone 2 Présence non significative à surveiller.

  • Zone 3 Absence de chenille.

1       Cas d'une population faible: le nombre de ponte diminue, alors que le nombre d’œufs augmente par ponte (diamètre de ponte ì ).

2.      Cas d'une population élevé: le nombre de ponte augmente, et le nombre d’œufs diminue, (diamètre de ponte î )

 Le niveau de population gouverne son comportement de ponte

Donc :

Les masses d’œufs tendrait à augmenter de longueur avec l’abaissement du niveau de population. Les masses d’œufs deviennent plus grandes de taille et plus homogènes avec l’abaissement du niveau de population.

Soit

Augmentation du nombre d’œufs par masse implique diminution du nombre de ponte  par arbre soit diminution de la population.

Diminution du nombre d’œufs par masse implique augmentation du nombre de ponte doit augmentation de la population.


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