Introduction
Compte tenu des
infestations causées par la Processionnaire des pins ( Thaumetopoea
pityocampa ) qui avaient atteint un niveau catastrophique entre
1978 -1983 ( HUSSEINY, 1978 &
KERRIS,
1983);
de
l’explosion démographique soudaine en Algérie, dans les cédraies
naturelles de Belezma ( Batna ), par la Processionnaire du cèdre ( Thaumetopoea
bonjeani ) (GACHI, 1986 );
des
attaques des chenilles du bombyx ( Lymantria dispar ) qui
menaçait le devenir des forêts de chênes et la production du liège;
( KHOUS, 1990, et
GUETTAS, 1992);
des
défoliations causé par la tordeuse verte ( Tortrix viridana
) ( SAAID, 1993 ), le cul-brun ( Euproctis chrysorrhoea ) (
BENCHEIKH, 1992 ), les Catocala nymphaea & nymphagoga,
Orgya trygotephras, Cydia fragiglanana ( KHOUS, 1993 );
des dépérissements:
·
de pins causé par l’Hélysine de pin ( Blastophagus
piniperda ) ( KERRIS &
GUERROUDJ, 1992 );
·
des eucalyptus causés par le longicorne ( Phoracantha
semipunctata ) ( KADIK, 1980 &
KHEMICI, 1987 ).
·
des chênaies par la maladie du charbon de la mère ( Hypoxylon
mediterraneum ) ( LANIER 1986; ABBAS; 1988,
& SAI et
CHAIBDDRA, 1996 );
·
des cédraies par l’armillaire ( Armillaria mellea )
( LANIER, 1986 ).
La
découverte de trois tordeuse d’Algérie nuisibles aux conifères Epinotia
algeriensis , Lozotaenia cedrivoria, et Dichelia
numidicola ( CHAMBON,
FABRE, &
KHEMICI, 1990 )...
Les dégâts provoqués
par ces ravageurs des forêts en Algérie sont très importants et
risquent parfois d’annuler les efforts accomplis par le Secteur
Forestier.
Il
est nécessaire d’exercer, à tous moments, une surveillance
minutieuse des populations
pour y détecter les modifications dangereuses.
Un
Service de Surveillance organisé peut seul permettre de déceler ou
de prévoir le développement des invasions et de prendre à temps
toutes les mesures susceptibles de lutte. Ces mesures supposent un
personnel entraîné à cette discipline très particulière qui est
l’Entomologie Forestière ( GRAHAM, 1952 ).
Une
telle Organisation nous manque malheureusement en Algérie et serait
grandement souhaitable.
NB
Un réseau de surveillance a été installé en 1982 qui n’avait
pour objectif que la collectes des observations simples de certains
insectes ravageurs ( La processionnaire du pin & le bombyx ) et
qui prévoit l’installation de Stations Régionales d’Avertissement
des Forêts, et qui n’a jamais été réalisé.
Dispositif
d'avertissement
Le dispositif
repose sur la mise en place d'un réseau d'avertissement sur
l'état de santé des forêts. Il est constitué de personnels
forestiers en contact avec le terrain des circonscriptions,
districts, et triages.
Les problèmes
sanitaires peuvent être d'origine biotique ( Insectes, champignons
et autres ) ou abiotique ( Déséquilibres physiologiques, dépérissements
et autres ).
Domaine
d'intervention comprend tous les forêts.
Organisation
du réseau National:
Le réseau est
constitué par:
Un Service Central
sous l'autorité du Chef de Service Protection des Forêts de la
Direction Générale des Forêts.
Il
assure l'animation générale du dispositif, l'encadrement technique
et la liaison avec l’Institut Nationale de Recherche Forestière.
Services
Inter-régionaux ( Conservations des forêts ) et leurs zones
d'intervention sous l’autorité du Chef de Service de la
Protection des Forêts de Conservation des forêts de la Wilaya.
Ils
assurent la mise en place et fonctionnement du réseau de
surveillance, analyse et synthèse des informations recueillis (
Fiches d'observation ), informations ponctuelles, échantillons
adressés pour diagnostic, données climatiques,
interventions sylvicoles, mécaniques, chimiques, micro-biologiques
et ou autres sur un problème identifié.
Ils
participent avec la Recherche Forestière ( I.N.R.F.) aux différents
protocoles expérimentaux de terrain et avec le Service de
Protection des Végétaux ( I.N.P.V. ) essais dans le cadre des procédures
d’homologations de produits phytosanitaires en forêts.
Le
Réseau d’Avertissement Phytosanitaire en Forêt des Conservations
des Forêts est constitué d’Agent de la Protection des Forêts et
l’ensemble des techniciens des forêts qui consacreront à cette
activité une partie de leur temps pour la surveillance directe sur
l’ensemble des forêts fixé par leur structure.
Pour
leur formation et vulgarisation, ils seront destinataires de tous
documents de synthèses et d’information sur les réseaux de
surveillance, et, participation à des journées d’étude.
La conservation met à la disposition des Agents de la
Protection des Forêts un certain matériel
leur permettant d’exercer leurs missions : Loupe de poche,
pince souple, bol à cyanure, pilulier, filet de papillons, filet
fauchoir, hachette, écorçoir...
Méthodes d'observation
Les missions des Agents de Protection
des Forêts sont :
-
·
Récolter sur le terrain des données permettant de
quantifier les problèmes phytosanitaires,
-
·
Identifier les insectes et maladies à travers le territoire
national,
-
·
Évaluer la distribution et la sévérité des ravageurs en
forêt,
-
·
Établir l’étendue des dégâts,
-
·
Mettre en oeuvre les moyens de lutte vis à vis des
principaux agents pathogènes affectant sévèrement les forêts.
1.
Station d’échantillonnage
:
L’établissement d’une station d’échantillonnage nécessite
de la part des Agents de Protection
des Forêts :
·
Une bonne connaissance du cycle biologique des principaux
insectes ravageurs, des indices ou symptômes signalant leur présence
ainsi que le danger réel et potentiel qu’ils représentent,
·
Connaître l’aire de distribution,
·
Reconnaître sur le terrain la période propice à l’échantillonnage
au moyen d’indice phonologique précis qui ont été développés
à cette fin.
Les points d’arrêt effectués sur le terrain, durant la
saison d’échantillonnage, visent à détecter et évaluer (
s’il y’a lieu ) toute situation anormale et digne de mention. La
prise en compte de certaines considérations importantes peut être
en mesure d’exercer une surveillance dynamique des divers insectes
ravageurs des forêts.
1.1.
Sélection des arbres dans la station
:
Au cours de ses déplacements en forêt, l ’ Agent de
Protection des Forêts
détermine, selon des critères qui lui sont propres, les
emplacements des stations qu’il va étudier.
Lorsqu’une attaque est détectée, il est recommandé de se
placer à un endroit où les indices ou symptômes sont caractéristique
de l’insecte ravageur en cause.
1.2.
Distribution des virées d’échantillonnage
L’observation des dommages apparents est effectuée sur 100
arbres, théoriquement ce nombre est suffisant pour déterminer
l’incidence d’attaque de chaque insecte ravageur rencontré.
Les virées d’échantillonnage ne doivent en aucun cas se
rencontrer.
L’orientation des virées est déterminée en fonction de
la forme de la parcelle.
Exemple
type d’un parcours d’observation
Cas
général:
Le site d’observation est constitué de 10 unités de 10
arbres distribuées le long d’un itinéraire d’échantillon.
Se placer en un point ou un problème phytosanitaire est
identifié.
L’Agent de la Protection des Forêts est muni du protocole
technique d’observation de l’insecte ravageur et des instruments
nécessaires à la notation des arbres.
Le sens de progression du parcours est celui qui semble
permettre la réalisation la plus complète possible du parcours :
-
·
Prendre 10 arbres au hasard de part et d’autre du sens de
progression.
-
·
Noter individuellement ces 10 arbres.
-
·
Parcourir 50 mètres à partir du point de départ, selon le
sens de progression déterminé à l’avance.
-
·
L point d’arrivé est le centre de la deuxième unité d’échantillonnage
de 10 arbres.
-
·
Répéter l’opération cinq fois.
-
·
Se décaler de 50 mètres de l’axe du parcours et effectuer
un cheminement de retours de la même façon du 1 premier parcours.
Cas
particulier :
Dans certains cas, lorsque la situation l’exige ( milieu
urbain, bande forestière, bordure d’oued, brise vent ... ), les
observations ne portent donc plus 10 unités de 10 arbres, mais sur
100 arbres répartis au long du cheminement.
La distance maximale entre l’axe de progression et
l’arbre ne doit pas excéder 20 mètres.
1.3.
Mesures et observation :
1
ère Phase échantillonnage:
L’observation des symptômes et dégâts est réalisé sur
tous les arbres sélectionnés dans chaque unité.
2
ème Phase échantillonnage:
Il s’agit de sélectionner un arbre sur les dix représentatif
du niveau moyen d’infestation de l’ensemble de l’unité.
1.4.
Prélèvements :
L’Agent de la Protection des Forêts doit prendre certaines
précautions lors des prélèvements du matériel infesté pour
qu’ils parviennent en bon état au laboratoire ( notice : Prélèvement
et expédition des échantillons soumis à l’identification ).
1.5.
Matériels :
·
Carte,
boussole, podomètre, compteur de comptage, pour situé, dénombrer
les parcours et unités d’observation, et s’assurer des lieux ou
l’on passe et où l’on veut se rendre,
·
Drap échantillonnage
que l’on tend sous le feuillage de l’arbre permet la capture
d’insectes,
·
Loupe de poche pour voir les fructifications des
champignons ou les caractères distinctifs d’un insecte,
·
Couteau, hache, sécateur, scie
tronçonneuse, écorçoir ces outils permet le prélèvement
du matériel sur l’arbre pour fin de détection,
d’identification, d’évaluation ou de vérification des dommages
en cours; piluliers,
boites en carton, sachets,
pince souple pour
prendre et conservés le matériel infecté.
·
Documents : Réseau d’avertissement, fiches
d’observation ect...
Les insectes ou maladies sont distribués selon 3 indices de
priorité :
Þ
Priorité A
Insectes ou maladies très importants par la gravité de
leurs dégâts.
Établir un rapport quantitatif.
Il nécessite une surveillance plus intensive en raison du
caractère épidémique manifesté ou du danger potentiel qu’il
représente pour nos forêts.
Þ
Priorité
B
Insectes ou maladies important par la gravité de leurs dégâts,
font l’objet d’une surveillance moins dynamique.
Établir un rapport quantitatif ou un rapport quantitatif.
Þ
Priorité C
Insectes secondaires, nécessitent un rapport qualitatif.
L’indice de priorité peut varier selon les régions et
suivant les années. Il est fixé par la Direction Générale des
Forêts.
Un insecte ou une maladie très important nécessite une
surveillance plus intensive en raison du caractère épidémique
manifesté ou du danger potentiel qu’il représente pour nos forêts.
2.
Rapport échantillonnage :
Pour signaler la présence ou l’absence d’un insecte
ravageur ou de ses dégâts, un rapport d’échantillonnage doit être
rédigé selon le type de relevé effectué, soit qualitatif ou
quantitatif ou négatif. Généralement, le rapport d’échantillonnage
accompagne le prélèvement effectué; les boites de prélèvement
sont alors acheminées vers le laboratoire d’entomologie ou
pathologie.
2.1.
Rapport quantitatif :
La détection d’un insecte de priorité A nécessite une évaluation
et la rédaction d’un rapport quantitatif.
Les insectes de priorité B ou C peut être échantillonnés
quantitativement lorsque la situation l’exige ( dégâts
importants... ).
Le rapport quantitatif ne doit viser qu’un seul insecte de
priorité A. Si deux agents de priorité A sont observés sur la même
essence, il faudra compléter deux rapports d’échantillonnage.
Cependant, il est permet d’y inclure divers insectes de priorité
B ou C ( mentions à titre qualitatif seulement ) prélevés sur la
même essence et dans la même station d’observation.
2.2.
Rapport qualitatif :
Le rapport qualitatif n’a pour objet que d’indiquer la présence d’un ou de
plusieurs agents déprédateurs en un point donné (station
d’observation ).
Le relevé qualitatif s’applique principalement aux
insectes de priorité B ou C. Le relevé qualitatif s’applique également
aux insectes ravageurs de priorité A pour lesquels aucune méthode
spécifique n’a été développée jusqu’à ce jour. L’agent
de la protection des forêts doit inscrire en observation son appréciation
personnelle concernant la gravité des dommages observés.
2.3.
Rapport négatif :
Le rapport négatif vise à signaler l’absence d’un
insecte ou organisme précis dans les stations d’observation.
Chaque agent de la protection des forêts devra positionner
au fur et à mesure, sur une carte de secteur de surveillance, tous
les points d’échantillonnage réalisé ainsi que les informations
( négatives ou positives ) aux agents prioritaires recherchés.
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