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Les maladies des arbres forestiers en Algérie

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Les maladies  des arbres forestiers en Algérie


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et les pathologiste: SAI Karima  sai_karima@yahoo.fr,

CHAIBEDDRA Fella  et AZOUAOUI Ghania.







 


L'Armillaire  

Armillaria mellea (Vahl.) Quèl. 

et . Armillaria eobscura.

          L’armillaire est un champignon Basidiomycète Agaricale, responsable d’un pourridié « pourridié agaric » sur la plus part des végétaux ligneux (C.T.G.R.E.F., 1980 & GUILLAUMIN, 1985).

         Des travaux de GUILLAUMIN. et BERTHELAY, 1981 et RISHBETH, 1982 (in GUILLAUMIN, 1985) ont montré qu’il existe de différentes espèces d’armillaire qui diffèrent par de nombreux caractères (répartition géographique, écologie, pouvoir pathogène etc.).

         L’armillaire se développe surtout sur les arbres affaiblis, carencés ou attaqués par des insectes et exceptionnellement sur les arbres bien venants.

         L’armillaire est fréquemment observé sur des arbres dépérissants où morts. Il apparaît donc que ce champignon, composant normal de la flore mycologique des chênaies, modifie son comportement et devient parasite lorsque les arbres sont affaiblis (GUILLAUMIN. et al. 1984).


Répartition géographique:

         L’armillaire est signalé en Australie, en Afrique et en Europe (LANIER, 1986a). Elle se retrouve surtout le pourtour méditerranéen et ce comporte en parasite de faiblesse sur les racines (LANIER, 1986b).

         En Algérie l’Armillaria mellea a été signalé sur cèdre de l’Atlas dans la forêt de Belezma (Aurès) (ANSELMI, 1984), des forêts du Parc National de Chréa (Blida), et Parc National de Teniet-El-Had (Ouarsenis) (LANIER, 1986b), et a été retrouvé sur chêne zeen et chêne liège dans la forêt de Baïnem par l’Équipe de pathologie du Département de Protection des Forêts. (I.N.R.F.).


Biologie

(voir schéma d’après SAI, 1997).

         Les carpophores apparaissent en touffe à l’automne au pied des arbres morts ou à proximité et ou sur des souches en décomposition.

         Germination des basidiospores qui donne des mycélium indifférenciés

Ce mycélium va se différencier dans le sol en Rhizomorphes souterrains en forme de lacets noirs qui vont se croître dans le sol et infecter d’autres racines. La propagation d’un arbre à un autre se fait par le contacte des racines malades et des racines saines (C.T.G.R.E.F., 1980; GUILLAUMIN, 1985 & SAI, 1997).

         Ces Rhizomorphes souterrains naissent au niveau des collets des Rhizomorphes sous corticaux que l’on découvre soulevant l’écorce, de formes aplatis, blancs à bruns en vieillissants plus au moins ramifiés qui forme un mycélium blanc (aspect de peau de chamois) (C.T.G.R.E.F., 1980).

 

 

 

 

 

 

 

      

                                Les carpophores

    

     basidiospores              Rhizomorphes          Mycélium

                                           sous corticaux   


Dégâts

 

 

On constate :

 

1. Un dessèchement de l’arbre commençant par la cime puis les extrémités des branches qui est plus caractérisé en fin d’été,

2. L’écorce se détache facilement, dans le cas des résineux le collet se couvre de résine.

3. Une pourriture des racines ce qui perturbe l’alimentation de l’arbre.

         L’Armillaria mellea  peut être pathogène primaire chez les feuillus, pathogène secondaire chez les résineux que l’Armillaria obscura  ou ostoyae peut être pathogène primaire chez les résineux, pathogène secondaire chez les feuillus (D.S.F., 1990).

 


Symptômes et éléments de diagnostic

·     Des dépérissements en taches circulaires;

·     Des champignons à chapeau et à lamelles (Carpophores), apparaissent en touffes en automne au pied des troncs;

·     S’il n’y a pas de fructification, il faut regarder sous l’écorce à la base du tronc , s’il n’y aurait pas des coussinets de mycélium blanc traversé de cordons en forme de lacets de souliers (Rhizomorphes) qui se présentent sous deux formes  (C.T.G.R.E.F., 1980):

1. Rhizomorphes sous-corticaux, aplatis, bruns plus au moins ramifiés ;

2. Rhizomorphes souterrains dans le sol plus au moins cylindriques noirs;


Méthode de lutte et recommandations

         Le parasite attaquant les parties souterraines il est particulièrement difficile de lutter contre ses méfaits. Deux types de mesures peuvent être envisagées, les mesures préventives essentiellement sylvicoles et les mesures curatives d’après SAI et CHAIBEDDRA (1996):

a) Mesures préventives :

         Le parasite étant plus actif quand les conditions physiologiques de l’arbre, sont mauvaises, il faut donc:

·     Pratiquer des éclaircies.

·     Éviter les blessures.

·     Enlever les arbres morts.

·     Dans les peuplements artificiels, il ne faut introduire que les essences convenant parfaitement aux conditions locales. Les plants doivent être sains et vigoureux.

·     Quand cela est possible mélanger les essences (feuillues et résineuses) puisque les espèces sont diversement sensibles à l’infection.

·     Lors d’un reboisement, il ne faut surtout pas planter des espèces sensibles à l’endroit ou ont été exploités des sujets malades. Il faut utiliser de préférence des espèces résistantes.

·     Ne procéder à la nouvelle plantation qu’une fois le sol désinfecté. Celui-ci doit être laissé au repos au minimum une année après avoir déraciné les souches infectées. Remuer le sol et y ajouter de la chaux quand cela est possible (2 à 5 Kgrs./m3).

b) Mesures curatives :

         Lorsqu’un peuplement est attaqué, il est impératif de détecter le plus rapidement possible les foyers d’infection de bien les délimiter.

·     Les arbres malades doivent être circonscrits par des fossés de manière à les isoler des arbres sains par un fossé. La terre provenant des fossés doit être rejetée à l’intérieur des parcelles atteintes.

·     Il faut couper les arbres, les dessoucher, en prenant soin d’enlever le maximum de racines.

·     Tout les produits de la coupe doivent être incinérés.

·     Une opération efficace, serait de rechercher les carpophores et de les détruire dès leur apparition. Les basidiospores assurent un mode de propagation.

·     Un certain nombre de produits chimiques ont une action inhibitrice sur l’armillaire, on peut en asperger le sol. Toutefois il est conseillé d’en user avec beaucoup de précautions; C’est surtout le sulfure de carbone qui est préconisé car, outre son action inhibitrice directe sur l’armillaire il favorise la multiplication du trichoderma viride, champignon qui a une action antagoniste sur l’armillaire.

         Ces mesures ne sont certes pas faciles à appliquer, et sont coûteuses, il faut au moins veiller à une bonne sylviculture des peuplements qui même si elle ne permet pas d’éradiquer le parasite freine son attaque.

Méthode d’échantillonnage:

         Se placer à un endroit où les symptômes de la maladie sont visibles et représentatifs.

         Le sens de progression du parcours est celui qui semble permettre la réalisation la plus complète possible du parcours.

         L’observation des symptômes et dégâts est réalisé sur  tous les arbres sélectionnés dans chaque unité.

         L’Agent de la Protection des Forêts doit faire et prendre certaines précautions lors des prélèvements du matériel infesté pour qu’ils parviennent en bon état au laboratoire (notice: Prélèvement et expédition des échantillons soumis à l’identification).Noter les résultats (sévérité et % d’incidence)sur le Rapport d’échantillonnage des Insectes et Maladies.

1. la sévérité de la maladie est comme suite:

Nul             0                (% d’arbres atteints par la maladie ).

Trace         1

Léger         2 à 5

Moyen         6 à 25

Élevé          26 et plus.

2. % d’incidence =  Nombre d’arbres atteints       X 100

                                  Nombre d’arbres observés

·     Matériels :

         Carte, boussole, podomètre, compteur de comptage, pour situé, dénombrer les parcours et unités d’observation, et s’assurer des lieux ou l’on passe et où l’on veut se rendre, un ruban de matière plastique (ex.: rouge) est utile pour le marquage du point de repère ou pour localisation du point de départ d’une virée. Couteau, hache, sécateur, scie  tronçonneuse, écorçoir ces outils permet le prélèvement du matériel sur l’arbre pour fin de détection, d’identification, d’évaluation ou de vérification des dommages en cours.

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La maladie du charbon de la mère

Hypoxylon mediterraneum (De Not - Mill.)

            Hypoxylon mediterraneum (De Not.) Mill. (Ascomycète, Pyrénomycètes, Xylariale) appelé «  la maladie du charbon de la mère » est un chancre qui se développe sur les arbres affaiblis des différentes essences comme les chênes, les eucalyptus, les peupliers ect.

         Hypoxylon mediterraneum est un parasite de blessure et de faiblesse qui prend un caractère épidémique dès que des conditions défavorables surviennent dans un peuplement (MALENCON et MARION., 1951 In SAI, 1997); et il est apparemment peu dangereux, et il ne doit en aucun cas être diffusé car ces grandes facultés de conservation, sous forme saprophyte, et sa dissémination aisée, sous forme parasite, en font un ennemi potentiel non négligeable (LANIER, 1986a).


Répartition géographique:

         Hypoxylon mediterraneum est signalé sur l’eucalyptus au Portugal et le Maroc (LANIER, 1986a) et sur chêne liège en France, Portugal et Italie et en subéraies d’Afrique du Nord (LANIER et al., 1978). En Afrique, il a été signalé par, LANIER. (1986) ,et LIEUTIER et al. (1992).

         Sa présence a été constaté et confirmé par le laboratoire de pathologie I.N.R.F.) sur chêne liège dans la forêt de Béni-Aïcha à El-Ancer (Jijel), dans la forêt de Ouamchache (Chlef), dans la forêt de l’Arbatache (Boumerdes), et dans la forêt de Baïnem (Alger) ( SAI et CHAIBEDDRA, 1996).


Dégâts:

     ·     Dessèchement de rameaux qui s’étant aux branches, puis au tronc.

       Jaunissement du feuillage qui se dessèchent et tombent, 

         Par défaut d’alimentation causé par le chancre l’arbre dépérit progressivement  (C.T.G.R.E.F., 1980).


Biologie :

     

Les ascospores d’Hypoxylon mediterraneum , une fois libérées des asques (voir schéma d’après SAI, 1997), vont germer sur du bois mort et constituent un foyer de contamination et affectent des arbres par son pouvoir de pénétration à la présence de blessures causées lors de l’élagage, de démasclages, d’insectes etc.

         Ces ascospores donnent un mycélium indifférencié, champignon de forme conidienne asexuée Botrytis sylvatia (TORRES, 1985).

    Une fois à l’intérieur du liber, le parasite a tendance à pénétrer dans les vaisseaux et rayons libéro-ligneux, pour se défendre de l’attaque, la zone malade secrète des exsudations sombres filant des parties infestées. Le liber présente a ce stade des zones irrégulièrement humidifiées allant d’une coloration rosâtre à noirâtre ( symptômes initiaux de la maladie (SAI et CHAIBEDDRA, 1996).L’exsudation en séchant laisse un résidu partiellement goudronné, appelé le stroma qui apparaît graduellement sous forme de plaques noires, dures et charbonneuse dans les crevasse de l’écorce des parties malades (TORRES, 1985).

 

         

                 Il est à noter que la progression de la maladie n’est pas irréversible. Quand la croissance des chênes liège est vigoureuse, l’infection se paralyse et passe inaperçue, jusqu’à ce que des facteurs défavorables (ex: La sécheresse en général) accroissent la virulence du parasite (SAI et CHAIBEDDRA, 1996). Si au contraire ces facteurs disparaissent, et les chênes-lièges recouvrent leurs vigueurs végétatives, leur prédisposition à contracter la maladie diminue et des processus de cicatrisation commencent à partir des zones saines du liber des arbres malades, qui vont progressivement recouvrir les parties mortes du liber avec un nouveau tissus. (SAI et CHAIBEDDRA, 1996). 


Symptômes et éléments de diagnostic:

         Lors d’un dépérissement des arbres, tel que dessèchement de rameaux, branches; ainsi que le jaunissement du feuillage, qui se dessèchent et tombent, on doit chercher avec attention des manifestations externes du parasite qui peut être à l’origine de la maladie (MORELET, 1986a):

·     une croûte charbonneuse sur rameaux, branches, et tronc, qui est sous corticale, elle s’extériorise en provoquant l’éclatement du liège indiquant ainsi la mort de l’arbre ou de la partie atteint.


Méthode de lutte et recommandation :

         Le seul moyen de lutte contre l’extension du champignon est le recours aux traitements préventifs, aucun traitement curatif n’existant maintenant. Une bonne sylviculture s’impose pour maintenir le meilleur état sanitaire possible des peuplements (ABBAS, 1988, et KHOUS, 1990).

·     Une surveillance régulière des arbres doit être faite, pour détecter la présence des plaques charbonneuses;

·     Il faut éliminer les parties atteintes (coupes sanitaires);

·     Couper l’arbre au ras du sol s’il est complètement atteint, il n’est pas nécessaire d’extraire le système racinaire le champignon ne pouvant pas l’infecter;

·     Les produits de la coupe doivent être obligatoirement incinérés, du fait qu’ils constituent des foyers de contamination;

·     Il est conseillé de protéger les blessures ou plaies d’élagage selon les moyens disponibles: badigeonnage au goudron de houille, huile de lin. Ces blessures constituent des portes d’entrée potentielles pour le parasite;

·     Lors du démasclage , il faut éviter d’arracher ou de blesser le liber. Le liège doit être levé avec précaution après s’être assuré qu’il va bien décoller (par sondage).Pour que cette séparation se fasse facilement, le démasclage doit se faire de préférence à l’époque ou l’assise subiro-phellodermique est en pleine activité (montée de la sève). L’entaille de décollement doit être limitée à l’épaisseur du liège.(ABBAS & al., 1990; KHOUS, 1990; I.S.F., 1991; et SAI & CHAIBEDDRA 1996).

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Méthode d'échantillonnage.

         Se placer à un endroit où les symptômes de la maladie sont visibles et représentatifs.

         Le sens de progression du parcours est celui qui semble permettre la réalisation la plus complète possible du parcours.

         L’observation des symptômes et dégâts est réalisé sur  tous les arbres sélectionnés dans chaque unité.

         L’Agent de la Protection des Forêts doit faire et prendre certaines précautions lors des prélèvements du matériel infesté pour qu’ils parviennent en bon état au laboratoire (notice: Prélèvement et expédition des échantillons soumis à l’identification). Noter les résultats (sévérité et % d’incidence)sur le Rapport d’échantillonnage des Insectes et Maladies.

1 - La sévérité de la maladie est comme suite:

 

Nul             0              (% d’arbres atteints par la maladie ).

Trace         1

Léger         2 à 5

Moyen         6 à 25

Élevé          26 et plus

2 - Pourcentage ( %) d’incidence =  Nombre d’arbres atteints     X 100

                                                           Nombre d’arbres observés

Matériels :

         Carte, boussole, podomètre, compteur de comptage, pour situé, dénombrer les parcours et unités d’observation, et s’assurer des lieux ou l’on passe et où l’on veut se rendre, un ruban de matière plastique (ex.: rouge) est utile pour le marquage du point de repère ou pour localisation du point de départ d’une virée. Couteau, hache, sécateur, scie  tronçonneuse, écorçoir ces outils permet le prélèvement du matériel sur l’arbre pour fin de détection, d’identification, d’évaluation ou de vérification des dommages en cours.

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La fonte des semis

                  La fonte des semis est une des plus graves maladies en pépinières, elle est responsable de la disparition rapide des jeunes plantules en pépinières et parfois même en forêt.(GTGREF, 1980). Il s’agit d’une maladie cryptogamique causée par des champignons microscopiques. Elle fait disparaître les jeunes plantules dans des proportions parfois très élevées (jusqu’à 70% à 80%) (PERRIN, 1986 In AZOUAOUI, 1996).

Elle touche la quasi-totalité des essences forestière élevées en pépinières. Mais, elle affecte surtout les résineux. Les Cupressacées comptent parmi les espèces les moins sensibles. En Algérie, c’est nettement le pin d’Alep qui présente la sensibilité la plus forte, suivi de près par le pin maritime. Les feuilles sont en général moins sensibles (AZOUAOUI, 1996).


Biologie

La fonte des semis, qui se manifeste surtout lors des printemps humides, est provoquée par divers champignons microscopiques de la classe des Siphomycètes et des Adelomycètes.

Les agents de fonte vivent en saprophytes dans le sol et pénètrent dans les tissus, tuent les cellules provoquant ainsi le ralentissement ou la cessation des fonctions essentielles de la plantule. Les organismes, au cycle biologique varié, possèdent des formes de repos (sclérotes ou chlamydospores) qui leur permettent de résister assez longtemps à des conditions difficiles, de persister dans le sol et d’assurer par la suite de nouvelles infections (GTGREF, 1980).

Les agents principaux de la fonte des semis sont les genres Pythium spp., Fusarium spp. et Rhizoctonia. Solani .Kühn

Remarque : (GTGREF, 1980).

Le développement de ces champignons est favorisé :

Par un sol riche en matière azotée et de PH élevé (supérieur à 5) qui fait obstacle au développement des organismes antagonistes des agents d la fonte,

Par une température moyenne douce (environ 20° C),

Par un état hydrométrique élevé.

Fonte de semis( Photo CTGREF).


Dégâts et éléments de diagnostique

             

Dans un premier cas, un certain nombre de graines (cotylédons, ridicule, tigelle), au moment de leur germination sont contaminées dès les premiers stades(a). Elles sont envahies par des micro-organismes pathogènes existant dans la plupart des sols forestiers qui empêchent tout développement de la plantule incapable de sortir du sol. Ce premier aspect de fonte qui peut se chiffrer par la proportion de plantules émergées par rapport au nombre de graines viables définit de pré-émergence appelée encore « mauvaise levée ». (GTGREF, 1980 & AZOUAOUI, 1996).

(a) (Photo AZOUAOUI). 

Dans un autre cas qui correspondant à la phase où La fonte de semis se manifeste à partir de la germination, au collet de la plantule (b) apparaît une tache jaune-brunâtre qui noirci par la suite. A ce niveau, les tissus altérés perdent leur turgescence et leur rigidité, les semis se couchent sur le sol, brunissent se dessèchent puis deviennent difficilement visibles, La plante s’affaissent, prend rapidement une teinte brune et fond, ils « fondent », simultanément la maladie progresse vers le bas et provoque la pourriture des racines. C’est la fonte de post-émergence. Cet aspect classique et fréquent, creusant des vides dans les planches de semis correspond à la fonte de post-émergence. (GTGREF, 1980 & AZOUAOUI, 1996).

   (b) (Photo AZOUAOUI).

 

          Dans les cas les plus graves, les deux fontes combinées peuvent amener  le taux de plantules obtenu, par rapport au nombre de graines susceptibles de germer à des taux de 3% (LANIER, 1962).

          Les micro-organismes responsables de la fonte varient selon les régions. Les substrats et les essences cultivées. La variation au sein d’une même espèce végétale est peu fréquente. (AZOUAOUI, 1996).

           Les agents principaux de la fonte des semis sont les genres Pythium spp., Fusarium spp. et Rhizoctonia. solani. Ces agents pathogènes sont des champignons telluriques se trouvant dans la plus parts des sols forestiers. Ils deviennent parasites des tissus tendres des jeunes semis qu’ils envahissent activement s’ils ne sont pas combattus, et si toutes les conditions sont favorable (AZOUAOUI, 1996). 


Stratégie de lutte

En raison de la diversité des agents de fonte et des essences cultivés, les moyens de lutte devront être adaptés cas par cas et leur intensité sera en fonction de l’importance des dégâts,  PERRIN (1985).

 

* Précautions culturales :

 

- Effectuer les semis sur des sols bien préparés, émiettés à tendance acide par incorporation de tourbe, terre de bruyère acide, sciure de bois (éviter les sciures à tanins : chêne, avec rotation des semis, et litières forestières soigneusement recueillies dans de vieux peuplement de l’essence semée.

Cette pratique, outre la constitution d’un milieu très favorable à la levée, a l’intérêt d’apporter aux jeunes semis les mycorhizes (champignons symbiotiques associés aux racines) qui sont à la fois protectrices contre les agents de fonte et favorables à la croissance. (AZOUAOUI, 1996). 

- Protéger les jeunes semis contre les excès de chaleur (ombrières) et l’humidité (pas d’arrosage baignant).

- Désinfecter soigneusement les outils de travail surtout ceux utilisés dans les planche plus âgées, pour le désherbage par exemple.

 

* Les graines et le sol (s’ils sont infectés).

 

.- Enrobage des graines :

En fonction des résultats de l’analyse du sol faite au préalable, on utilisera le PNCB (Quintozène) contre Rhizoctonia solani, le prothiocarbe contre les Pythium, le bénomyl contre le Fusarium.

- la désinfection ménagée du sol:

avec des fongicides à large spectre d’action tels que le captane, le mancozèbe, le thirame, dithiocarbomate quelques jours avant le semis, permettent de sauver une partie des semis par des arrosages répétés, au besoin dans l’eau d’aspersion ou l’aide de cocktails de fongicides visant spécifiquement les espèces les plus redoutables.

- La fumigation (bromure de méthyle, dazomet) sera retenue dans le cas où se manifestent des risques importants ; semis particulièrement précieux de graines rares, le sols fortement contaminés les années précédentes.

- l’analyse du sol avant culture 

- Une bonne précaution consiste à effectuer les semis d’une année sur l’autre dans les endroits différents de la pépinière (rotation des planches de semis), dont la couche de surface devra être remplacée chaque année.

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IBibliographie.

ABBAS M., 1988. Journée d’étude sur le chêne-liège: Note sur , l’Hypoxylon mediterraneum ( De Not.) Mellea agent parasite du chêne-liège M.H.E.F., Département Protection des Forêts Doc. interne protection des subéraies. 

ABBAS M., AICI M., & KHOUS M.G., 1989. Note sur la protection des subéraies. Journée d’étude sur le chêne-liège. 6 pp.

ANSELMI N., 1984. Rapport de mission en pathologie forestière (Sept.-Oct. 1984 ), dans le cadre du projet: P.N.U.D./ F.A.O. ALG./83/013.

AZOUAOUI G., 1994 : Mycoflore associées aux semences de pin pinaster Ait : impact phytopathologique. Les annales de la recherche forestière en Algérie. 1er semestre, p. 44-57.

C.T.G.R.E.F. 1980 Information Technique pour la Surveillance et la Protection Phytosanitaire de la Forêt. 2è édition 1990. Centre Technique du Génie Rural des Eaux et Forêts. Institut pour le Développement Forestier -France.

CHAIBEDDRA F. 1997  Problématique des dépérissement des forêts en Algérie. Conférence journée d’étude CFATS - Jijel mai 1997. 10 pp.

D.S.F.  1990 Manuel du Correspondant - Observateur. Ministère de l’Agriculture et de la Forêt - Direction de l’Espace Rural et de la forêt - Département de la Santé des forêts

F.A.O./PNUD, 1986 Rapport final Phytosanitaire en Algérie, 1986.

GTGREF 1980., Fiches techniques des Insectes et Maladies des forêts. en collaboration avec CEMAGREF - division Protection de la Nature France 4 pp.

GUILLAUMIN J.J., 1985. . Contribution à l’étude  des armillaires phytopathogènes, en particulier du groupe Mellea: cycle carylogique, notion d’espèce, rôle biologique des espèces. Thèse Doct. Univers. Claude-Bernard. Lyon - France.

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I.S.F. (Information Santé des Forêts n°7), 1991 : Le dépérissement du chêne-liège ( Quercus suber). Ministère de l’Agriculture et de la Forêt - France. Département de la santé des forêts. Janvier 1991.

KHOUS M.G., 1990. Réalités sur l’état sanitaire des subéraies Algériennes: Facteurs de dégradations et mesures impératives à prendre. Séminaire sur la Protection des Suberaies Jijel, 1990.

KHOUS M.G., AICI M., & ABBAS M., 1988. Rapport de mission dans la wilaya de Jijel : dépérissement  du chêne-liège. I.N.R.F. 3 pp.

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LANIER L., 1986a. Rapport intérimaire de mission en pathologie forestière dans le cadre du projet: P.N.U.D./ F.A.O. ALG./83/013.

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SAI K., 1997 Présence de deux champignon parasites de nos forêts: l’Armillaria mellea ( Vahl. ) Quèl. et, Hypoxylon mediterraneum ( De Not.) Mill. Conférence journée d’étude CFATS - Jijel mai 1997. 13 pp.

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